COMPAGNIE ITO-ITA
A l'Oral
Commande pour la Cie Ito Ita
La Grande Fabrique de Mots
Comédie de la Passerelle, 2014
Café de la Gare, 2016
Lui :
Emmêlassé de sentiments,
Courbaturé de rêveries,
Je me tricote un cheval blanc
Pour chevaucher sur mes non-dits…
Elle :
Je collectionne ses soupirs ;
Des sérénades de silences
Qui pèsent plus lourd que ma tirelire
Et que tout mot en abondance !
Refrain
Lui : Je sens fleurir mon coeurisier…
Elle : Je veux rosir ses cordes vocales !
Lui : Je sens frémir un mot-douillet…
Eux : … qui ne se cueille qu’à l’oral !
Elle :
Je m’enquiquine de l’indicible
Une pantomime de mi-mots,
Méli-mélo de mots risibles,
Qui fait languir mon cœur marmot.
Lui :
Des mots riquiqui tout pourris,
Menu-monnaie de mots trop chers
Viennent censurer mon cœur épris
Que je rêvais plus littéraire
Lui :
Je me suspends à ses syllabes,
Dégringole de ses vœux muets…
Elle :
Des majuscules plein le cartable
J’apprends à lire dans ses regrets !
Elle : Ce serait mon plus beau cadeau !
Lui : Je me ruinerai pour le lui dire…
Elle : Un mot héro, un mot lingot !
Lui : Je me ruinerai pour lui offrir…
Refrain
Lui : Je sens fleurir mon coeurisier…
Elle : Je veux rosir ses cordes vocales !
Lui : Je sens frémir un mot-douillet…
Eux : … qui ne se cueille qu’à l’oral !!
J'ai perdu le fil
Commande pour la Cie Ito Ita
Des rêves sur mesure
A venir...
LA COUTURIÈRE :
J’ai perdu le fil…
Rendu mon dé à coudre…
Rembobiné bobines…
Le doigt sur la quenouille…
LE GÉANT :
On pourrait
Prendre l’éclat d’un rire
Pour commencer l’ouvrage !
Tricoter les soupirs,
Repriser les orages….
Ou tisser l’air du temps
De broderies arc en ciel !
Rafistoler les vents ;
Les nouer à mes ailes…
LA COUTURIÈRE :
J’ai perdu le fil…
Rendu mon dé à coudre…
Rembobiné bobines…
Le doigt sur la quenouille…
LE GÉANT :
On pourrait
Suturer de baisers
Les fermetures éclaires ;
Y lacer des regrets
Aussi légers que l’air…
Décrocher les étoiles !
Déclencher les tempêtes !
Et faire gonfler nos voiles
Vers d’infinies planètes !
LA COUTURIÈRE :
J’ai perdu le fil…
Rendu mon dé à coudre…
Rembobiné bobines…
Le doigt sur la quenouille…
LE GÉANT :
On pourrait
Boutonner nos secrets
Aux tissus du grand large
Et d’un souffle d’air frais
Faire valser les nuages…
LA COUTURIÈRE :
Des fourmis dans l’aiguille
Comme si frappait la foudre,
Je choisis, indocile,
De coudre pour en découdre !
CHŒUR DE PISSENLITS :
Venez à nos clairières !
Confiez-nous vos tourments !
Et souffler vos prières
Aux oreilles du vent !